CRIEF: mea-culpa du Ministre Charles, un échec patent !

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Un proverbe africain nous enseigne ceci : « Quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier. Même si elle met plus de temps, la vérité finit toujours par arriver ! » Et une fois arrivée, la vérité chasse complètement le mensonge par l’éclat de sa nudité.

La Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) giflée par le Garde des Sceaux ? C’est bien mérité pour cette maladresse qui colle à la peau de la transition qu’une partie du peuple a naïvement crue en la bienvenue (suivez mon regard). En effet, à la faveur d’un atelier de formation organisée pour les membres de la CRIEF, des OPJ et cadres de l’Agence nationale de lutte contre la corruption sur les procédures d’exécution et de contrôle des dépenses publiques en Guinée, le Ministre Alphonse Charles Wright a tiré à boulets rouges sur la CRIEF que nous avons toujours dénoncée. « Cette CRIEF a été une déception dans tous les sens. Elle l’a été par ce que les gens savent d’elle », a tristement souligné le Ministre de la Justice lors de l’ouverture de cet atelier de formation à Coyah.

Quelle que soit la longueur du mensonge, la vérité finit toujours par le rattraper. Cette gifle bien méritée et bien cherchée du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux contre la CRIEF en dit long sur le dilettantisme et l’échec de cette Cour discréditée à jamais, si l’approche reste la même. Évidemment, ce mea-culpa de M. Charles Wright, l’empereur des rois de la poursuite, réconforte gaiement dans leur position, ceux qui n’ont jamais cru en cette Institution, cette CRIEF qui, plutôt que de chercher d’abord les faits avant de s’attaquer aux personnes, s’est imprudemment attaquée aux personnes et s’est ensuite mise à chercher des preuves : la justice expéditive. Quel dilettantisme ! Allah tê !

En mettant en avant la présomption de culpabilité sur le principe immuable de présomption d’innocence, la CRIEF s’est plantée et continue de briller de par son incapacité notoire à asseoir la conviction de l’opinion, malgré les tintamarres du Procureur Aly Touré parfois. De toute évidence, même si la présomption d’innocence et celle de la culpabilité servent toutes la justice, cependant, dans un contexte aussi sensible et délicat que celui que nous traversons actuellement, la seconde desserve plus le pouvoir qu’elle ne le serve. Nul besoin de rappeler ici que l’atteinte à la présomption d’innocence est une infraction.

D’ailleurs, cette sortie du Ministre de la Justice n’est-elle pas la preuve palpable et irréfragable qu’il est grand temps de libérer les anciens dignitaires incarnés depuis belles lurettes pour des faits dont le Procureur très spécial, M. Aly Touré, a toute la peine de prouver ? Autrement dit, cette sortie n’est-elle pas également la preuve éloquente que la montagne tant chantonnée a accouché d’une hideuse et répugnante souris ?

Quid des récentes injonctions aux fins de poursuites du Ministre de la Justice contre les Directeurs des Affaires Financières (DAF), les Directeurs des EPA et les gestionnaires de budgets des Collectivités décentralisées ? Ah j’oubliais. Il y a un bras de fer qui oppose maintenant là même le Premier Ministre, Dr Bernard Goumou, au Garde des Sceaux concernant ces dossiers. Avec le Ministre Alphonse Charles Wright désormais, un gestionnaire est un potentiel suspect !

Enfin, à plus deux ans et démis, n’est-il pas judicieux maintenant de tirer toutes les leçons du droit et autres qui s’imposent concernant cette CRIEF ? Pour moult observateurs aujourd’hui, cette Cour est plus un instrument de vendetta que de moralisation de la gestion publique. Un instrument au service des vainqueurs ?

Sayon MARA, Juriste

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