Violences basées sur le genre en milieu scolaire : Amnesty International-Guinée engage une lutte à travers la sensibilisation

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C’est le lycée 02 octobre situé dans la commune de Kaloum qui a servi de cadre au lancement de la campagne de sensibilisation sur les violences basées sur le genre (VBG) en milieu scolaire.

Comme chaque année, AMNESTY INTERNATIONAL -GUINEE mène sa campagne mondiale qui vise à lutter contre les VBG. Cette année il s’agit là « de 16 jours d’activisme et écrire pour les droits de l’homme ».

Devant une délégation du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation ME-PUA le directeur d’Amnesty International-Guinée revient sur le bien-fondé de cette campagne.

 

« Nous avons fait deux campagnes en même temps, c’est la campagne 16 jours d’activisme et la campagne écrire pour les droits qu’Amnesty international organise chaque année. Quand nous avons lancé notre rapport sur les violences sexuelles en Guinée, notamment les cas de viol, on a obtenu avec le ministère de l’enseignement pré-universitaire une convention qui nous permettait d’avoir un accès dans tous les établissements scolaires de la Guinée pour mener des campagnes de sensibilisation et de l’éducation aux droits humains. Grâce à l’appui du service genre et équité du ministère que nous remercions au passage qui s’est investi pour nous ouvrir les portes de l’enseignement pré-universitaire en nous accompagnant sur des sujets aussi cruciaux que les violences basées sur le genre. Et quand nous parlons de ces violences, que ça soit les violences sexuelles, le viol ou le harcèlement parce qu’il y’en a de plus en plus, d’ailleurs c’est pour cela qu’avec le ministère de l’éducation aussi de l’enseignement supérieur nous allons organiser des conférences spécialement sur le harcèlement, parce qu’aujourd’hui que ça soit dans l’enseignement pré-universitaire ou dans nos universités il y a cette question qui revient de plus en plus », dit-il avant de renchérir.

« Nous avons dix conférences dans les institutions d’enseignement universitaire que ça soit à N’zérékoré, à Kankan, Faranah, Labé ou encore Kindia ou Boké et nous allons partir avec le ministère de l’enseignement pré-universitaire. Mais on aura aussi d’autres activités dans la l’enseignement pré-universitaire avec le service genre et équité, je sais qu’ils ont un code de bonne conduite et que nous allons nous investir aussi pour la vulgarisation de ces codes de bonne conduite. Il y a un numéro vert qui va être mis en place et nous avec l’OPROGEM  et la brigade de la gendarmerie c’est toutes ces questions que nous allons vulgariser pour que les populations, les élèves et étudiants savent qu’il y a aussi ces structures qui existent et que le monitoring soit fait et que la sensibilisation continue pour que les élèves, les étudiants, les parents d’élèves aussi soient impliqués, parce que si nous voulons lutter efficacement contre ce fléau c’est tout le monde qui doit s’y mettre », a laissé entendre Souleymane Sow.

Aboubacar Mandela Camara, le chargé des questions de législation au ME-PUA livre son sentiment avant de promettre que son département ne ménagera aucun effort pour accompagner les actions de l’ONG.

« C’est pour nous un réel plaisir de recevoir Amnesty international qui fait partie des ONG constantes et persévérantes, sérieuses qui œuvrent inlassablement pour le respect des droits de l’homme sur le terrain. Il n’y a pas longtemps nous avons assisté au viol suivi même d’assassinat d’une jeune fille dans une concession scolaire. Cette situation alarmante et ahurissante a interpellé tout le monde. Donc aujourd’hui s’il y a une ONG porteuse d’une telle initiative de campagne de sensibilisation, d’activisme pour le respect des droits de l’homme en général, la lutte contre les violences en milieu scolaire en particulier, nous en tant que département notre rôle c’est de saluer l’initiative et de l’accompagner. Donc nous accompagnons cette initiative, qui s’inscrit en droite ligne avec les activités que nous menons déjà au niveau de notre département à travers notre service genre et équité en terme de sensibilisation, en terme de conscientisation pour la lutte contre les VBG en milieu scolaire », a-t-il laissé entendre.

 

Prenant la parole le proviseur du Lycée 2 octobre Morikani Camara, promet à son tour d’œuvrer pour que de telles activités soient permanemment organisées dans son établissement. « Depuis que je suis là, je n’ai jamais vu ce cas-là (violence). Je ne sais pas si c’est la proximité qui fait que ça ne se produit pas ici avec le département », a-t-il témoigné.

Pour renchérir le responsable de ce lycée souhaite qu’il ait permanemment de suivi et que la conscientisation passe suffisamment dans les classes.

Mohamed Sylla président du comité de coordination du lycée 2 octobre, soutient que. « Le viol est devenu un sujet qui fait l’effort d’une bombe. De nos jours on voit beaucoup de filles violées, tuées parfois dans les rues. Amnesty s’est dit de ne pas rester les bras croisés il faut que chacun vienne pour sauver ces filles. On rencontre de nos jours certains pères de famille qui osent coucher avec leurs filles, c’est des actes tellement dégueulasses, et la meilleure façon de combattre cela, c’est à partir de l’école et les campagnes de sensibilisation, parce qu’à travers les conférences là j’ai compris et je m’engage à être un acteur qui va stopper cette violence en milieu scolaire », a promis le jeune lycéen.

 

 

Mohamed Diallo pour Planete7.info

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