Les océans tuent. L’Europe se barricade, semble repousser ses frontières en pleine mer et reste impassible face à la détresse humaine.
Des pirogues qui chavirent en pleine mer ou océan (sabotés ? non-assistance de personnes en danger ?). Le spectacle est triste et affligeant.
Je souhaite dans ce présent post m’appesantir sur une des principales causes de l’émigration clandestine : les difficultés d’obtention des visas.
Le visa est aujourd’hui l’expression la plus achevée de l’égoïsme humain
Les frais de visa sont en effet devenus une autre forme d’exploitation des pays pauvres par les pays soit disant riches.
De nombreux pays exploitent cette question migratoire en mettant en place des modes de délivrance de visas coûteux, compliqués, générant ainsi d’énormes gains pour faire face aux frais de fonctionnement des ambassades et dégager aussi des plus-values. Bref, un business des visas éhonté qui ne dit pas son nom.
Parfois même ces systèmes ne respectent pas la condition humaine vu les longues files constituées sous le soleil et les réponses parfois irrespectueuses servies.
Une fois, un fonctionnaire d’ambassade a dit à une de mes connaissances » votre situation s’apparente à celle de quelqu’un un en « deuxième division », on vous refuse le visa ». Quel irrespect !
Pendant tout le temps que je jouissais d’un passeport diplomatique dans le cadre de mes fonctions internationales, je n’avais pas accès à ces réalités.
Sur le visa Schengen, les responsables donnent la version explicative ci-dessous :
« Il y a des frais d’administration non remboursables pour postuler à un visa. Les frais de visa ont été synchronisés dans les pays de l’espace Schengen »
Le visa coûte entre 60 et 99 euros.
Exemple : Algérie : nombre de demandeurs moyens 600 000 environ.
Admettons 80 euros par personne soit 48 000 000 d’euros. C’est énorme.
Ce n’est pas normal. L’activité de délivrance de visa ne doit pas être un fonds de commerce.
Parfois même, les procédures frôlent l’arnaque de mon point de vue. On ne rembourse jamais les frais déboursés par les récipiendaires même en cas de refus.
Pourquoi ne pas instruire d’abord et faire payer uniquement ceux à qui on accepte le visa.
Ensuite s »assurer que les frais demandés couvrent uniquement les coûts administratifs exclusivement liés à la demande à l’exception des autres charges et salaires qui relèvent du budget des États.
Les ressortissants des pays en développement sont fatigués par ces pratiques injustes et il est grand temps que les gouvernements s’en saisissent et interpellent les chancelleries auteurs de telles pratiques malsaines.
Des pays pauvres, sans grandes ressources, qui font face à beaucoup d’urgence ne doivent pas financer des pays développés C’est indécent et scandaleux !
Tant que les accords de pêche ne seront pas revus, l’émigration clandestine persistera.
Magaye GAYE
Économiste International