Un étudiant Guinéen au Maroc s’exprime : « si rien n’est fait nous serons confrontés à des clochards marocains »

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Les étudiants boursiers Guinéens à l’étranger en général et ceux du Maroc en particulier continue encore à tirer le diable par la queue. Depuis 11 mois maintenant, ils sont sans bourse dans un pays aussi cher que le royaume chérifien. Pour comprendre cette situation que traversent nos compatriotes, un journaliste de votre quotidien a rencontré le secrétaire général adjoint de l’Association des Stagiaires Etudiants et Elèves Guinéens de Tanger qui nous parle sans détour des problèmes qu’ils rencontrent ces derniers temps.

Le jeune étudiant en sciences économiques et gestion Licence 2 nous dit tout dans cette interview. Suivez !

Planete7 : Bonjour Monsieur Maomou. SVP présentez-vous à nos lecteurs ?

-Réné Maomou : Bonjour j’espère que vous allez bien, moi c’est René Maomou étudiant en sciences économiques et gestion, en licence 2 et secrétaire général adjoint de l’ASEGUIM Tanger.

Alors dans quelles conditions vous vivez actuellement ici au Maroc ?

-Sincèrement parlant nous traversons une situation extrêmement compliquée, car nous sommes dans des conditions pitoyables et précaires, cela fait maintenant 11 mois que nous n’avons rien reçu de notre gouvernement guinéen, et pendant ces 11 mois nous tirons le diable par la queue. L’année dernière c’était 50 dollars et avec le décret du président ils ont arrondi à 100 dollars par mois pour l’année scolaire 2022-2023. Aujourd’hui nous sommes délogés dans nos appartements par manque de payement de loyers et nous sommes tous dehors nous n’avons pas où aller. Je ne pourrai pas vous expliquer tout car les problèmes sont nombreux.

Avez-vous saisi les autorités guinéennes sur cette situation ? Et comment ont-elles réagi ?

-Bien-sûr que oui, depuis le mois d’avril dernier nous sommes entrés en contact avec le SNABE qui est le service national des bourses d’extérieur, et les membres de l’ambassade, nous avons envoyé des courriers à la présidence mais nous n’avons jamais reçu leur retour. Raison pour laquelle nous avons décidé de descendre à l’ambassade puisque nous sommes délogés et nos parents n’ont plus d’argent car durant ces 11 mois c’est eux qui nous ont épaulé jusqu’aujourd’hui…

Aujourd’hui est-ce qu’on peut évaluer le nombre d’étudiants Guinéens au Maroc concernés par cette situation désastreuse et quels autres risques vous encourez si rien est fait ?

-Aujourd’hui, je peux estimer que nous sommes environ 800 et quelques, donc si rien n’est fait aujourd’hui où dans les jours qui vont suivre nous serons tous dans les rues de Rabat et nous serons confrontés à des clochards marocains. C’est les parents qui nous viennent en aide parfois nous sommes obligés d’aller nous endetter auprès des autres amis qui viennent dans d’autres pays pour pouvoir acheter à manger dans l’espoir de les rembourser à la paye de notre bourse d’entretien.

Nous avons également appris que vous étiez à l’ambassade de Guinée pour tenter d’avoir des solutions. Que s’est-il passé ?

Aujourd’hui nous nous sommes rendus là-bas, l’ambassadeur Namory Traoré, a envoyé des policiers marocains qui nous ont copieusement massacrés et ils nous menacent de quitter les rues de Rabat cependant nous n’avons pas où aller.

Qu’est-ce que Conakry a dit dans cette affaire et quel est votre message à l’endroit des autorités ?

Jusqu’à présent aucun membre du gouvernement guinéen n’a réagi d’abord par rapport à la situation. Même le Directeur du SNABE, Dr Bamba n’a rien fait pour régler la situation boursière. Le message que je peux adresser à l’endroit des membres du gouvernement et au président Mamadi Doumbouya, est que : ils doivent revoir leur politique et faire leur possible pour que nous ayons ces miettes, car sans cet argent notre avenir est menacé. Nous ne demandons pas assez mais nous voulons qu’on nous donne ce qui nous revient de droit. Ils sont tous conscients que la situation économique internationale a connu une augmentation rapide des prix sur toutes les denrées de première nécessité. C’est une doléance et c’est un appel dont nous lançons au chef du gouvernement.

 

Entretien réalisé par Pathé Diallo depuis le Maroc

Tel : 624045895

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