Déclaration conjointe des associations de la presse en ligne à l’occasion du 03 mai 2023, journée mondiale de la liberté de la presse

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Monsieur le Président de la HAC

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement

Mesdames et Messieurs les Ministres…

Mesdames et Messieurs les Membres de la HAC

Mesdames et Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux des Organisations Professionnelles des Médias

Mesdames et Messieurs les dirigeants des Organes de Presse

Chères consœurs, chers confrères

L’Humanité célèbre ce jour la 30ème Journée mondiale de la liberté de la presse.

C’est une occasion de rappeler que dans notre pays, cette liberté a été acquise après une longue lutte menée par  des journalistes émérites guinéens et d’autres hommes de valeur.

Les fruits de ce combat que nous fêtons aujourd’hui, ont été obtenus aux prix d’emprisonnements, de brimades, d’intimidations, de violences physiques et morales subis par des hommes de média.

Le thème retenu cette année par l’UNESCO est «  Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’Homme ».

Ce thème est d’actualité surtout pour la presse en ligne. En effet, la Transition en cours est une grande opportunité d’adapter le droit positif et l’arsenal juridique  guinéens à une presse en ligne en constante mutation. Pour notre part, nous serons prêts à apporter notre contribution, le moment venu,  pour la révision de la Loi organique sur la Liberté de la presse pour une meilleure règlementation en Guinée des informations sur internet y compris sur les réseaux sociaux et pour la prise en compte dans la nouvelle Loi des nouveaux medias sur internet comme les Web radios et les Web TV.

Excellences Messieurs,

Si nous regrettons  des  cas de violences policières, et des cas  d’abus d’autorité à l’encontre des hommes de médias dans l’exercice de leur métier, nous saluons qu’aucune procédure judiciaire n’ait été engagée par le régime de la Transition contre un journaliste.

C’est le lieu de  remercier le Colonel Mamadi Doumbouya et son gouvernement pour avoir nommé à des hautes fonctions une trentaine d’hommes et de femmes de médias et d’avoir octroyé des maisons de la presse à Conakry et dans les régions aux médias guinéens.

Par la même occasion, nous voudrions attirer son attention et celle des membres de son gouvernement sur les faits suivants. La subvention aux médias privés a été fixée à trois milliards de francs guinéens en 2009 qui étaient destinés aux 80 organes de presse existants. Le nombre d’organes de presse privés ayant été multiplié par quatre en 2022, soit 320, le Président Mamadi Doumbouya a consenti l’année dernière de multiplier par deux le montant de la subvention aux médias privés soit six milliards de francs guinéens. Malheureusement, nous avons constaté que ce montant est encore redescendu à trois milliards de francs guinéens dans la loi de finances initiales de 2023.

Aussi, nous comptons sur vous pour préserver cet autre acquis de la Transition en maintenant au minimum le montant de la subvention payée l’année dernière, c’est-à-dire six milliards de francs guinéens. Pour notre part, nous estimons que c’est une erreur qui va être corrigée dans la loi rectificative des finances dans quelques mois.

Nous sollicitons également la mise en place et le fonctionnement du Conseil d’administration du Fonds d’Appui pour le Développement des Médias (FADEM).

Monsieur le Président de la HAC, Mesdames et Messieurs les Commissaires

Nous voudrions vous féliciter  pour tous les efforts que vous faites pour éviter la judiciarisation des plaintes contre les hommes de médias, et pour vos médiations opportunes lors des conflits entre des journalistes. Nous voudrions également vous remercier pour la confiance que vous placez aux associations de presse  pour vous appuyer dans la gestion de certains aspects de la vie des medias privés, notamment le partage de la subvention.

Par ailleurs, nous voudrons vous exhorter à engager une lutte sans merci contre le plagiat. C’est l’une des infractions les plus graves et les répandues dans la presse guinéenne et qui mérite d’être vigoureusement combattue. Convenons que prendre un article d’un organe de presse produit par un journaliste payé par cet organe, sans autorisation, et profiter de cette fraude pour bénéficier des marchés publicitaires et de la subvention, est tout simplement inacceptable. Le plagiat est dans la presse, c’est ce qu’est la concussion pour un fonctionnaire vertueux, le rapt d’un enfant pour un parent, la piraterie  pour un marin, le piratage pour un artiste, le vol pour une victime.

C’est pourquoi, le service Monitoring de la HAC devrait également élargir ses activités à la traque des cas de plagiats. Par conséquent, les organes de presse reconnus coupables de plagiat ne devraient pas bénéficier de la subvention.

Enfin, nous voudrions profiter de cette journée pour rappeler à tous ceux qui animent la presse en ligne et les réseaux sociaux  le sens de la responsabilité sociale, du respect strict de l’éthique et de la déontologie du journaliste. Nous devons tous œuvrer pour la paix et la quiétude dans notre beau pays.

Si les gouvernants doivent agir pour protéger la liberté d’expression et pour assurer la sécurité des journalistes, afin que ces derniers exercent dans la plus grande tranquillité et sérénité leur métier, les journalistes, notamment ceux de la presse en ligne, doivent écrire des articles responsables, pour maintenir la paix, la cohésion sociale et la sérénité dans la cité. A chacun ses autocritiques.

Vive la liberté de la presse !

Vive la presse Guinéenne !

Vive la Démocratie !

Merci de l’attention !

 

Conakry, le 3 mai 2023

AGUIPEL, REMIGUI, UPLG et UFSIG

 

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