Mohamed Tall de l’UFR sur la conduite de la transition : « il veut confisquer le pouvoir… »
Membre du bureau exécutif de l’Union des Forces Républicaines (UFR), Mohamed Tall n’a pas été tendre avec les autorités de la transition ce jeudi 06 octobre 2022. Invité de l’émission On refait le Monde sur Djoma Médias, l’ancien ministre de l’élevage et des productions animales a invité le CNRD et le gouvernement à organiser un dialogue franc avec la classe politique représentative.
Pour l’un des bras de droit du président de l’UFR Sidya Touré, il appartient au gouvernement guinéen de donner les gages de ce dialogue pour une décrispation de la situation.
« D’abord pour dialoguer il faut être deux, il faut deux parties pour qu’on puisse parler de dialogue. Et on ne peut pas dialoguer sans une certaine volonté de part et d’autre. Je crois que c’est là où le bât blesse, depuis un an nous réclamons à tort le dialogue mais malheureusement nous ne sommes pas entendus. Le problème se situe au niveau de la volonté politique, nous avons fait récemment des propositions très concrètes de cadre de discussion qu’on a pas inventé (…) Au lieu d’aller clairement vers cette décrispation, vers ce cadre de dialogue qui pourrait nous permettre de trouver des solutions consensuelles aux problèmes, le CNRD et gouvernement ont posé des actes qui ont crispé le contexte. Je parle notamment des arrestations des leaders d’opinions, des leaders de la société civile, des actes de restrictions des libertés qui ont contraint bon nombre d’acteurs politiques ou de la société civile à l’exil. Parmi les personnes en exil vous avez les deux principaux leaders, il faut sortir de ça en donnant des gages, il appartient au CNRD de démontrer sa bonne foi en revenant sur un certain nombre d’actes qu’il a pris pour normaliser la situation puis aller dans le sens de la décrispation de la situation… », a indiqué Mohamed Tall depuis la France.
Pour le cadre de l’UFR, rien ne peut marcher dans notre pays sans la classe politique qu’il pense être marginalisée par le CNRD.
« Le fait qu’on soit encore en période de transition rend encore plus nécessaire le dialogue en Guinée. On ne peut pas parler de paix sans le dialogue entre les acteurs. Je ne crois pas aujourd’hui qu’il y ait une classe dirigeante autant repoussée que le CNRD et le gouvernement actuel. Quand on est aussi rejeté aussi fortement par la population, on ne peut pas continuer dans l’unilatéralisme, on ne peut pas dicter sa volonté sans aucune forme de concertation, et en s’entêtant dans ce sens-là je crois que le CNRD est en train de commettre une grave erreur. Rien ne sera possible en marginalisant la classe politique, les acteurs majeurs de la société civile ».
Dans son intervention, Mohamed Tall a également accusé le CNRD et son président de vouloir confisquer le pouvoir.
« Quand on observe un peu l’évolution de la situation et le comportement du CNRD à commencer par son chef, le colonel Mamadi Doumbouya, on comprend très clairement qu’ils n’ont pas l’intention d’abandonner le pouvoir. Aujourd’hui un an après leur évènement, le vocable élection est banni du discours de Doumbouya, il n’en parle jamais, c’est bien la preuve que ce n’est pas sa préoccupation. Lorsqu’on voit l’acharnement avec lequel il traite les acteurs politiques on a nettement l’impression qu’il veut supprimer toutes velléités de concurrence, il veut confisquer le pouvoir, il ne veut pas de contestation d’aucune sorte. Voilà la tendance clairement afficher et ça on verra bien et on résistera jusqu’à la fin pour essayer de sauver notre jeune et fragile démocratie ».
Pathé Diallo 628587001 pour Planete7.com