Discours du 10ème anniversaire du Bloc Libéral (BL) Présenté par son Président Dr. Faya MILLIMOUNO

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Le parti Bloc Libéral (BL) célèbre ce samedi 11 mars 2023 son 10e anniversaire. Pour l’occasion, le parti présidé par Dr Faya Millimouno a organisé une série d’activités politiques et culturelles à son siège à Lambanyi avec ses militants et sympathisants.

 Nous vous proposons l’intégralité du discours du président Dr Faya Millimouno

Mesdames et messieurs les représentants des institutions républicaines,

Mesdames et messieurs les présidents des partis politiques et organisations de la société civile,

Honorables invités,

Camarades militants, militantes et sympathisants du Bloc LIBÉRAL,

J’ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue au siège national du Bloc Libéral (BL) pour la célébration du 10ème anniversaire de notre parti.

Le BL est un parti créé par des Guinéens et pour les Guinéens. Le BL propose un projet de société articulé autour de trois axes essentiels : une gouvernance décentralisée ; une politique économique intégrée et diversifiée, et une diplomatie stratégique pour un développement pluridimensionnel dans l’intérêt de nos populations.

La genèse du Bloc Libéral remonte à 2012, suite à la mise en place d’un conseil consultatif dont les réflexions ont abouti à sa création. Le BL, porteur d’une vision claire, est né pour délivrer la Guinée du joug de l’injustice, de l’autocratie et de la discrimination sociale. Sa philosophie politique est de :

  • Promouvoir la justice sociale et l’unité nationale ;
  • orienter le débat sociopolitique sur les réalités du pays, et
  • Eriger un État de droit dont la charpente est la justice pour tous.

Le BL est un parti relativement jeune en République de Guinée. Il a participé à deux élections majeures en dix années : la présidentielle du 11 octobre 2015 et les municipales du 04 février  2018. Au cours de la présidentielle, le candidat du BL s’est classé quatrième sur huit (4ème/8) ; et le parti a obtenu plus d’une centaine de sièges municipaux. Dix ans après, je peux dire qu’aujourd’hui le parti a grandi et  ses assises se sont renforcées sur toute l’étendue du territoire national. Selon les dernières données statistiques subséquente à la récente tourné nationale de la délégation présidentielle du parti, il existe 16 coordinations, 87 fédérations, 340 sections dans les communes urbaines et rurales et 2755 conseils de base dans les districts et quartiers. Le poids  du parti sur l’échiquier politique guinéen ne sera connu qu’à l’issue des prochaines consultations qui devront mettre fin à la transition.

Dorénavant, l’engagement des militants et des militantes et les moyens matériels, financiers et humains que le parti entend déployer donnent l’espoir de sortir vainqueur à l’issue des prochaines élections.

Le BL est aussi membre fondateur de la Coalition Politique  pour la Rupture (CPR). Cette dernière, fondée sur les principes et les valeurs de transparence, de respect mutuel et d’humilité, est une des plus anciennes coalitions politiques en République de Guinée.

Pendant les 10 ans de son existence, le BL a été de tous les combats :

  1. Membre de l’opposition républicaine, le BL s’est battu sans succès auprès d’autres formations politiques pour la crédibilité, la transparence et l’acceptabilité par tous les acteurs des premières élections législatives de l’aire Alpha Conde ;
  2. Le BL s’est battu sans succès pour des élections couplées et pour une commission électorale nationale indépendante technique ;
  3. Le BL s’est battu contre la nomination des chefs de quartier ;
  4. Le BL s’est battu sans succès contres les députés périmés et cela lui a valu une persécution du parti au pouvoir et une poursuite judiciaire au Tribunal de première instance de Kaloum ;
  5. Le BL s’est battu, parfois seul, parfois aux côtés d’autres acteurs politiques et sociaux pour la préservation de la dignité humaine et pour la justice en faveur des populations de Zoghota, Womey, Koulé, Kéréma (dans N’Zérékore) de Saoro, Diecke et Bignamou (dans Yomou), de Macenta, de Gueckédou, de Kintinia (dans Siguiri), du Fouta, de la Basse Côte et de l’Axe Coza- Hamdallaye ;
  6. Le BL a été membre fondateur du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) et, avec d’autres acteurs politiques et sociaux, s’est battu sans succès contre le 3e mandant du Président Alpha Conde ;

Camarade militants, militantes et sympathisants du Bloc LIBÉRAL,

Chers invités,

La transition amorcée le 5 septembre 2021 est une étape décisive de l’histoire de la Guinée. En fait, c’est suite à la confiscation du pouvoir  par le Président Alpha Condé à travers un 3ème mandat anticonstitutionnel que l’armée est intervenue pour sauver les populations des dérives sociopolitiques.

C’est pourquoi, la classe politique guinéenne doit affermir les bases pour l’élaboration  d’une nouvelle Guinée. Les Guinéens doivent introduire la culture de la confiance entre gouvernants et gouvernés et promouvoir l’unité nationale. Ceci ne pourrait se faire que  sur la base d’une justice dans l’intérêt général.

Camarade militants, militantes et sympathisants du Bloc LIBÉRAL,

Chers invités,

En situation de refondation, la Guinée a besoin de tous ses enfants. Et c’est pour répondre à cet appel que vous permettrez, au nom du Bloc Libéral, de livrer quelques éléments de la vision du parti sur la nouvelle constitution. En effet, élaborer une nouvelle constitution, c’est poser un acte majeur dans la construction d’un nouveau contrat social avec le peuple de Guinée. Et du contrat social, permettez-moi de rappeler quelques enseignements tirés de la littérature.

En effet, selon un penseur, l’homme public ne produit pas ; il consomme. Il consomme le superflu du peuple, qui devient le nécessaire du public. Mais quand on parle du peuple de Guinée, on ne peut parler du superflu, car le nécessaire même n’existe pas. Près de 60% de la population guinéenne vit avec moins de 10.000 GNF. Alors, en attendant le débat d’orientation constitution que nous promet le CNT, permettez-moi d’inviter tous les conseillers de cette importante institution transitoire de garder présent à l’esprit cette situation particulière du peuple de Guinée en faisant des choix dans l’élaboration de la nouvelle constitution. Les pouvoirs, les structures et les institutions qui seront créés par cette nouvelle constitution seront animes par les hommes et femmes, qui auront besoin de traitement adéquat (salaire, assurances, retraite, etc.). Celui qui payera la note, c’est ce peuple dont 60% vit avec moins de 10.000 GNF. Il faut donc tenir compte du coût. Il faut aussi tenir compte de l’équilibre, de la stabilité et de lefficacité.

Pour illustrer ces concepts, prenons le cas du coût que devra payer le peuple de Guinée. En 2010, la constitution qui a été rédigée en remplacement de la constitution du régime du Général Lansana Conte (paix à son âme) a sorti de la seule Cour suprême qui existait les chambres constitutionnelles et économiques, entres autres, pour en faire des institutions avec des administrations pléthoriques sans même se soucier de l’existe des locaux qui devaient abriter les nouvelles institutions. Aujourd’hui, devrions-nous êtres étonnés que la presque totalité des institutions républicaines guinéennes soient logées dans les édifices privés ? Ces expressions copiées-collées ont fait que des constitutions qui nous ont gouverné jusque-là nous ont imposé un Etat congénitalement instable. C’est pourquoi les coups d’état sont  des conséquences logiques. Pour casser avec cette culture d’instabilité, les fils et filles de Guinée doivent se parler, avec humilité et respect mutuel.

Pour parler de la stabilité, rappelons que dans les constitutions copiées-collées qui nous ont gouverné depuis 64 ans, il est mentionne qu’en cas de vacance du pouvoir, le président de l’assemblée assume le pouvoir suprême de façon temporaire et organise, en 90 jours, l’élection présidentielle.

L’Etat même qui nous gouverne doit être questionné. En effet, l’Etat unitaire et indivisible que nous avons connu est-il ce qu’il nous faut ? La décentralisation telle que nous la connaissons aujourd’hui est-elle à la hauteur de nos ambitions ? Traduit-elle  les profondes aspirations de nos populations?

Bref, permettez-moi d’énumérer ces quelques changements majeurs que les militants et les militantes du Bloc Libéral souhaitent voir imprimes dans la nouvelle constitution :

  • Le BL invite les acteurs politiques et sociaux à se pencher sérieusement sur la forme appréciée de l’Etat.
  • Que l’Etat pour lequel la majorité des Guinéens opte soit unitaire ou composé, le BL insiste sur la nécessité que le pouvoir central soit très limité et que la décentralisation très poussée. En plus, le BL se prononce en faveur de deux paliers seulement de gouvernement, laissant ainsi la place à une coopération libre entre les communes.
  • Le Bloc Libéral se prononce en valeur d’un régime présidentiel dans lequel les pouvoirs du Président de la République et du gouvernement central sont largement limités et séparés. Par exemple, le Président de la République ne peut dissoudre le Parlement ; ceci pour obéir au principe qui dit que le pouvoir ne s’exerce pas par la coercition, mais par la négociation. De même, les nominations par le Président de la République aux fonctions civiles et militaires doivent être confirmées par le Parlement. Celui-ci doit veiller au maintien des équilibres ethniques, régionales, du genre ainsi que des âges. Les compétences du gouvernement central seront limitées. La taille du gouvernement central devra être limitée à un maximum de 20 et la structure du gouvernement doit faire l’objet d’une loi organique modifiable seulement par une majorité qualifiée d’au moins 70% des députés.
  • Le droit de véto est donné au Président par rapport aux lois votées par le Parlement. En même temps, le droit de réaffirmation de toute loi qui fait l’objet de véto par le Président est donné au Parlement, sous réserve d’un vote approuvant la même loi, à la seconde lecture, par une majorité qualifiée (60% des parlementaires).
  • Le droit doit être donné au Parlement de destituer le Président de la République en cas de haute trahison.
  • Le droit doit être donné aux citoyens, individuellement ou à travers leurs organisations, de demander à la Cour suprême de se prononcer sur la constitutionnalité d’une loi votée par le Parlement et signée par le Président de la République.
  • L’indépendance de la justice doit être consacrée. Ceci inclut la protection de la magistrature envers les autres pouvoirs institutionnels, envers les sujets économiques et sociaux, et envers la hiérarchie judicaire même.
  • Le scrutin proportionnel aux élections parlementaires devra être supprimé ; un découpage des districts électoraux en fonction de la population sera fait pour l’élection des députés. Le nombre de députés sera réduit à moins de 100.
  • Les institutions républicaines indépendantes doivent être créées (l’Institut national de la Statistique – INS, la Commission électorale nationale indépendante – CENI, la Banque centrale de la République de Guinée – BCRG, le Bureau national des investigations – BNI, le Conseil économique, social et environnemental – CES, l’Inspection générale de la République – IGR, la Haute autorité de la  communication – HAC, la Cour suprême).
  • La modification constitutionnelle doit être rendue davantage difficile. La période entre le premier vote référendaire sur la modification et sa rentrée en vigueur doit être fixée à cinq ans minimum. Aussi, toute modification de la constitution doit être inapplicable au Président de la République en fonction durant la période de modification.
  • Le poste de Vice-président devra être créé et celui-ci deviendra le Président pour le reste du mandat du Président en cas de vacance du pouvoir. Le Président et son vice-président ne devront être ni de la même ethnie, ni de la même région ni de la même religion.
  • La décentralisation du pouvoir sera consacrée. Les pouvoirs locaux devront être débarrassés de toute tutelle lointaine ou rapprochée et ne devront être soumis qu’au seul contrôle de la loi et des citoyens. Le nombre de paliers de gouvernement devra être réduit à deux (local et central). Les compétences de chaque palier de gouvernement devront être clairement définies.
  • Les structures déconcentrées régionale, préfectorale et sous-préfectorale, sous la forme actuelle, devront être reformées ou, au besoin, supprimées.

Camarade militants, militantes et sympathisants du Bloc LIBÉRAL, chers invités,

Je vous invite personnellement à œuvrer davantage pour atteindre l’objectif final,  celui de conquérir le pouvoir d’Etat et de l’exercer dans l’intérêt du peuple de Guinée.

Camarade militants et militantes du Bloc LIBÉRAL.

Encore une fois de plus joyeux anniversaire à toutes et à tous

Vive la République de Guinée

Vive la démocratie

Vive le Bloc Libéral

Je vous remercie

 

 

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